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Publié le 6 mars 2012
Rapport : « Le CCRP, le MAEP, le Collège des Sages : quelle formule pour une sortie de crise au Burkina Faso ? »
Le thème de la rencontre mensuelle est d’actualité d’autant plus que le Burkina Faso a connu une crise socio-politique et militaire sans précédent. Pour échanger avec les journalistes sur un tel sujet, à savoir « le CCRP, le MAEP, le collège des sages : quelle formule pour une sortie de crise au Burkina Faso ? », le RIJ a bien voulu inviter les représentants des trois structures (CCRP, MAEP, Collège des Sages).
A leur absence, le pasteur Flavien Issiaka Tapsoba, invité comme personne de ressource, n’a pas trouvé d’inconvénients à jouer le rôle de panéliste. Dans sa communication, il a retracé à sa manière l’historique du Cadre de Concertation sur les Réformes Politiques CCRP, du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs MAEP et du Collège des Sages avant d’envisager des propositions de sortie de crise.
Du CCRP, du MAEP et du Collège des Sages
Pour le pasteur Flavien Issaka Tapsoba, le Cadre de Concertation sur les Réformes Politiques CCRP a été créé suite a un appel du Président du Faso. Composé de 66 membres issus des partis politiques (opposition et majorité), de la société civile et des autorités coutumières et religieuses, le CCRP a abouti aux assises nationales au cours desquelles des points consensuels ont été recensés sans oublier les points de non consensus comme la modification de l’article 37 de la constitution portant sur la limitation des mandats présidentiels.
Exposant sur le Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs MAEP, le pasteur a indiqué que le Burkina Faso a marqué son adhésion au mécanisme le 09 mars 2003 matérialisée par la signature du protocole d’accord le 20 mars de la même année. L’objectif du MAEP étant de promouvoir la démocratie et la bonne gouvernance. Quant au Collège des Sages, l’homme d’Eglise situe sa création, le 10 juin 1999, suite à la crise consécutive à l’assassinat du journaliste Norbert Zongo le 13 décembre 1998.
Le Collège des Sages, explique t-il, est formé de 16 personnalités burkinabè dont 3 anciens Chefs d’Etat, 8 notabilités coutumières et religieuses et 5 personnes de ressources. Objectif : œuvrer à l’apaisement des cœurs et à la réconciliation nationale. La journée nationale du pardon, l’indemnisation des victimes en politique et la limitation des mandats présidentiels sont quelques résultats issus des conclusions des travaux du Collège des Sages a-t-il dit.
De la formule pour une sortie de crise
Selon le pasteur, il y a lieu de mettre en application les points du Collège des Sages, du MAEP et du CCRP répondant aux aspirations de tous les Burkinabè. Certains acteurs de la société civile participant à la rencontre et membres de la coalition des organisations de la société civile sur les réformes politiques et institutionnelles ont apporté leurs contributions sur cette question.
Alexandre Pagomziri du MBJUS apprécie les rapports du Collège des Sages et du MAEP dont la coalition s’est inspirée pour l’élaboration de son rapport relatif aux réformes politiques et institutionnelles. Il mentionne que tout dépend de cette volonté politique sans laquelle les résultats du CCRP risquent de rester dans les tiroirs comme les rapports du MAEP et du collège des sages.
Représentant l’ONG suédoise Diakonia à la rencontre mensuelle du RIJ, Mariam Liéhoun du GERDDES Burkina pense, en sa qualité de membre de la coalition, que le CCRP n’avait pas d’importance au regard des recommandations du MAEP et du collège des sages.
Cette raison a guidé le choix de la coalition à ne pas participer au CCRP mais plutôt d’entreprendre des tournées dans les régions pour expliquer sa position. Pour elle, le CCRP a été budgétivore et manque de conclusions de fond comparativement aux rapports du MAEP et du Collège des Sages.
Certains participants proposent de demander des comptes sur l’argent dépensé pour le CCRP si toutefois ses conclusions restaient lettre morte.
Tibila Benjamin Ilboudo