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Publié le 10 décembre 2009
Un Réseau typique passe à une nuit atypique
Le week-end du 28 au 29 septembre 2009 a été bien rempli dans l’agenda du Réseau d’Initiative de Journalistes et de ses fidèles partenaires que sont le Service Allemand de Développement (DED) et le Goethe-Institut. Parti de Ouagadougou le samedi matin à 7H, la quinzaine de journalistes qui a adhéré à l’initiative de la sortie est allée découvrir le potentiel culturel de Koudougou à travers une manifestation phare que se veulent être les NAK.
L’événement qui était déjà à son 4ème jour se maintenait toujours à l’apogée quand nous arrivions dans la cité dont l’effervescence montait au rythme du soleil. L’événement imprégnait une autre vie à la ville bouillonnante de tout part. Notre première destination fut d’abord l’auberge modeste où nous avons déchargé nos baluchons avant de nous confondre dans les manifestations populaires. Le village atypique battait son plein mais nous dîmes d’abord nous rendre à la conférence de Me Passéré Titinga. C’était plutôt un échange entre l’ancien de l’école centre (où a lieu la rencontre) et ses « cadets » venus lui interroger sur son époque, ses œuvres, la littérature en général, bref sa vie et celles des Hommes de son temps. Nous citons expressément Dim Dolobson, ce personnage que certains renient dans la famille des écrivains (ou des littéraires) Burkinabé alors que d’autres, parmi lesquels Me Pacéré, admirent et admettent fièrement le talent littéraire. Qui de Nazi Boni avec son œuvre « Crépuscule des temps anciens » et de Dim Dolobson auteur de « Secrets des sorciers noirs » est le premier écrivain Voltaïque ? C’est cette interrogation qui divise les écrivains burkinabé mais l’avocat semblait avoir le cœur net pour répondre aux jeunes que Dim était bien un littéraire et un écrivain sans peut être un romancier.
Après cette introduction dans les NAK par le récit littéraire, la visite du Réseau s’est poursuivit à la rue marchande située au village atypique aménagé à proximité du Théâtre populaire, cet espace culturel de renom de la ville de Koudougou. Là précisément se trouvait le cœur des nuits atypiques quand bien même la nuit était encore loin de tomber. Le marché grouillait de monde (visiteurs et exposants) et des produits de natures diverses (gastronomie, art vestimentaire, pharmacopée, discographie, téléphonie, rien n’était en reste) et les prestataires rivalisaient de techniques de marketing pour accrocher les clients mêmes les plus sceptiques. C’est dans cette ambiance endiablée par les décibels des sonorités du terroir comme de celles importées, que nous avons passé une après midi après tout agréable.
Ce soir même où nous avons vainement espéré obtenir un entretien avec Koudbi Koala le promoteur des NAK, nous n’en fûmes pourtant pas déçu, sans doute, du fait de la convivialité de notre équipe et des rencontres professionnelles ou amicales que nous avons pu avoir, collectivement ou individuellement avec les festivaliers. La nuit tombait et les décibels montaient, menaçant, a-t-on jugé, le programme qui était prévu dans la cuvette du théâtre populaire. Les prestations artistiques nocturnes qui donnent leur nom aux NAK semblaient devenir l’accessoire à côté du vacarme que continuaient de répandre la rue marchande et les maquis implantés. Prévu pour 20H c’est à 22H que le spectacle a commencé dans le théâtre populaire avec à l’ouverture une troupe de chorégraphie venue du Cap vert. Se sont succédé ensuite sur le podium, la troupe musicale du lycée mixte de Gounghin (Ouagadougou), de jeunes élèves qui ont fait sensation et reçu des acclamations du public admirateur.
Nous n’étions pas au bout de la satisfaction car la soirée à gardé pour l’ensemble sa superbe au passage de Eudoxie, To Finley et surtout avec les séquences d’humours de Son Excellence Gérard. Le public occupait le théâtre à son tiers à peu près. La somme de 1500F à débourser pour le ticket d’entrée pourrait justifier en partie le modeste public alors que la rue marchande qui était accessible au prix de 200F, avait eu droit à un public bien trop dense et diversifié.
A la conférence de presse tenu le lendemain matin par les organisateurs, le promoteur a justifier les prix d’entrée en arguant qu’il ne fallait pas « brader » les artistes mais plutôt montrer qu’ils ont de la valeurs surtout quand on a au programme des titans tels Salif Keita, Baily Spinto,… C’est par cette conférence de presse de bilan à chaud que se refermaient les NAK en attendant la fermeture du marché atypique qui devrait intervenir le soir. Aussitôt après la conférence, le séjour du Réseau prenait ainsi de fin. Tout de même pour satisfaire la curiosité de quelques insatiables festivaliers, notre mini car a effectué un dernier tour au village atypique pour une petite demi heure de balade avant de quitter la ville aux environs de 13H. Le cap est maintenant mis sur la préparation de la toute prochaine sortie, la dernière de l’année, qui devrait avoir lieu du 16 au 17 de ce mois, cette fois ci à Gaoua dans le Sud-ouest.